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Agnès De Cayeux
Petite bibliothèque idéale pour une informatique (libre et poétique)

Médiathèque de Billère
Billère
21→25 juillet
  • 21.07
    Billère
  • 22.07
    Médiathèque Sainte-Croix, Bayonne
  • 23.07
    Salon de lecture en plein air sur les bords de l’Adour, Dax
  • 24.07
    Médiathèque André Labarrère, Pau
  • 25.07
    Le Mix, Mourenx
Toutes les dates
De L’éloge de la machine à écrire signé par Michel Butor en 1971 à ces textes qui ont accompagné la folle histoire de l’entrée humaine dans la culture numérique, évoquant ici les images informatiques comme « les filles de l’ordinateur » ou définissant ailleurs la mémoire digitale comme un organe permettant la restitution des données, Agnès de Cayeux partage avec le public des lectures de fragments choisis de la Petite Bibliothèque idéale pour une informatique libre et poétique, constituée de 64 ouvrages passés et sauvés des bennes d’une ressourcerie : une bible du langage C, un livre sur les premiers récits de cybercriminalité, un guide sur le hacking, des ouvrages techniques…

Plasticienne française née en 1966, Agnès de Cayeux s’intéresse à la vulnérabilité des technologies comme à leur emprise sur nos corps. Ses premières pièces online12 notes (1999), I’m just married (2002), In my room (2004) – sont écrites dans le contexte d’un web balbutiant. Puis Level 7 (2006), Justagurl23 (2007), Beyond California Sex offenders (2011) accompagnent et questionnent l’émergence des réseaux sociaux et le pouvoir glaçant des GAFA. S’inspirant de l’avènement des bots, Alissa (2010) incarne une figure féminine amnésique avec laquelle l’internaute discute et accompagne au sein du monde virtuel Second Life. La matérialité du réseau Internet devient de plus en plus centrale dans son travail. En 2011, elle réside deux mois au Groenland, afin de comprendre une image sur le web d’un Data Center à Nuuk. Partant de ce présupposé : dans 20 années, nos banquises auront disparu et l’industrie de l’Internet consommera autant d’énergie que nous en consommons aujourd’hui sur la terre entière. La recherche donne lieu à la publication d’un journal papier Groenland-Image (2014) et à une exposition Greenland/Connect (2015).

En résidence (2016-2017) au sein des laboratoires de recherche liés aux réseaux de fibres optiques, câbliers et hangars de répéteurs sous-marins d’Orange-Marine, l’artiste construit une exposition où une machine à vagues est connectée en direct aux plages d’atterrissement des câbles et leurs données de force des vents, où un livre blanc, des films tirés d’archives et de séquences filmées par les robots des câbliers sont présentés.

Ces plages composent une pieuvre gigantesque envahissant nos fonds de ses tentacules. Les GAFAM bâtissent des routes transatlantiques entièrement privées. Avec l’aide du Centre National des Arts Plastiques, Agnès de Cayeux arpente les plages proches de Bilbao censée accueillir en 2017 MAREA, propriété de Facebook et Microsoft. En juin 2018, elle réunit musiciennes, historienne et preneurs de son pour des performances sur cette plage de Microsoft et Facebook, filmées et disponibles sur le web.

Autour de l’histoire de l’écriture informatique, Agnès de Cayeux travaille avec d’autres à la réactualisation d’un inédit de Chris Marker. Dialector est mis en ligne et présenté dans des expositions, ce qui la conduit en 2019, à rejoindre le service Nouveaux Médias du Centre Pompidou autour de l’installation Zapping Zone (1990) de Chris Marker, en charge de la part informatique de l’œuvre. Sa présentation au Centre Pompidou, à partir d’avril 2020, a été reportée en raison du confinement.

Pour concevoir des performances femmes/machines, Agnès de Cayeux travaille actuellement avec l’INRIA de Grenoble et le département Arts du Spectacle de l’Université de Grenoble sur les relations entre l’invisibilisation des femmes (chercheuses, scientifiques et/ou artistes) et les techniques anciennes (la stéréoscopie) que les GAFAM s’approprient.

Agnès De Cayeux